Réforme du Bac : le pire confirmé

Réforme du Bac : le pire confirmé

Communiqué de presse d’Alain Avello
Référent national à l’Ecole
Président de Racine – les enseignants patriotes

Jean-Michel Blanquer a présenté ce matin en Conseil des ministres et, à l’instant, lors d’une conférence de presse, sa réforme du Baccalauréat. Et le pire, tel que préfiguré par le rapport Mathiot, pour l’avenir de l’examen comme pour celui des jeunes Français se trouve confirmé : disparition des filières (L, ES, S), moins d’épreuves terminales, plus de contrôle continu, et un improbable « grand oral », sorte de TPE (Travaux personnels encadrés) XXL.

On comprend bien ce qui inspire la réforme : réduire les coûts de gestion ― certes importants — du Bac actuel. On perçoit tout aussi bien la tactique : tirer prétexte de sa dévalorisation pour en organiser la dilution. Mais on mesure surtout que cette réforme ira à l’encontre de la revalorisation, pourtant nécessaire, de l’examen, comme de l’égalité — entre les candidats, quelle que soit leur origine sociale ou géographique ― qu’il doit pourtant garantir, et à l’encontre de l’intérêt même des élèves.

– Organiser la disparition des filières au profit d’un choix de « matières » selon les appétences individuelles, matières qui pourraient de surcroît ne pas être également proposées dans tous les établissements, cela privera les élèves des chances égales de réussite dans une voie clairement choisie. Nous préconisons au contraire une spécialisation accrue par filières.

– Réduire le nombre d’épreuves terminales au profit du contrôle continu (40% de la note globale), cela entraînera d’inévitables ruptures d’égalité entre les candidats et nourrira la suspicion de ce qu’un Bac n’a pas même valeur selon l’établissement d’origine. Nous prônons au contraire le renforcement du caractère anonyme, national et terminal de l’examen.

– Instituer un « grand oral » (10% du résultat final) sur le modèle des TPE, sans que ceux-ci, institués en 2000 par Claude Allègre, n’aient jamais été vraiment audités, alors qu’ils accentuent eux aussi les inégalités d’origine, révélées en l’espèce par l’aisance à l’oral, auquel les candidats sont livrés dans la plus grande impréparation, cela ne peut que renforcer l’arbitraire dans l’évaluation. Nous réclamons au contraire que l’évaluation réunisse toute les conditions d’objectivité.

Cette réforme du Bac a tout lieu d’être reconnue comme la transposition au niveau du lycée de la catastrophique réforme Vallaud-Belkacem du collège. Elle répond en tout cas aux mêmes logiques et, comme elle, amplifiera le nivellement par le bas, au mépris de l’égalité républicaine. Ce pourquoi Les Patriotes joindront leurs forces aux organisations enseignantes, étudiantes et lycéennes, dans leur légitime mobilisation contre la réforme, laquelle ne constitue en rien un progrès, ne procède en rien à la revalorisation du Bac, mais produira l’effet exactement contraire.

 

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