Suppression d’Intercités Nantes-Bordeaux : les usagers gravement lésés

Communiqué de presse d’Alain Avello
Référent Les Patriotes de la Loire-Atlantique
Anc. conseiller régional (commission transports) des Pays de la Loire

Depuis deux semaines, subrepticement, plusieurs trains Intercités assurant la liaison Nantes-Bordeaux ont été supprimés. Ainsi, par exemple, les usagers se rendant de Nantes à La Roche-sur-Yon n’ont-ils pu emprunter le 7h55 arrivant à 8h35, et ont dû se rabattre sur le TER de 8h08 arrivant à destination à 9 heures, soit trop tardivement pour débuter à l’heure leur journée de travail. Cette dégradation manifeste du service impacte donc gravement des salariés ligériens, titulaires d’abonnements de travail, dans leur vie professionnelle comme personnelle.

Après une ligne longtemps laissée à l’abandon (on se souvient encore des ralentissements interminables en sud-Vendée), 19 mois de travaux, débutés en janvier 2019, et les désagréments afférents, suivis de sa pleine réouverture le 31 juillet 2021, les usagers sont une nouvelle fois victimes des vicissitudes affectant cet axe pourtant qualifié de « stratégique » par Roch Brancour, président de la commission transports de la Région Pays de la Loire, la presse ne donnant par ailleurs aucun écho à la situation et les agents, désabusés, se contentant d’invoquer un manque de personnels et de matériel roulant…

On songe alors aux multiples déclarations de Christelle Morançais, présidente de la région Pays de la Loire, vantant inconditionnellement et sur tous les tons les vertus de l’ouverture du ferroviaire à la concurrence. Elle aura pourtant requis le démembrement de la SNCF, s’accompagnant du transfert de compétence vers les régions, celles-ci s’acquittant moins bien de ce dont l’Etat, en situation de monopole, s’acquittait bien mieux, le tout imposé aux usagers devenus « clients » par les « directives de libéralisation » de l’Union européenne, nourries des dogmes ultralibéraux sur l’autel desquels la technocrature européiste sacrifie consciencieusement les intérêts des peuples.

Cette mise à sac de ce qui était, il n’y a pas si longtemps, un Service public envié du monde entier, du fait de la logique (dés)organisatrice qui la sous-tend — « UE des grandes régions », l’Etat étant délibérément court-circuité — affecte inéluctablement et tout particulièrement les liaisons interrégionales, comme illustré, ne serait-ce la phase des travaux de rénovation, par le sort fait aujourd’hui à l’Intercités Nantes- Bordeaux. Mais ce sort étant surtout fait à des usagers s’acquittant pour beaucoup d’un abonnement annuel quand le service cesse brutalement d’être à la hauteur, nous exhortons l’ensemble des acteurs à rétablir sans délai la totalité des liaisons sur l’axe ferroviaire concerné.