De la hauteur
Tribune d’Alain Avello
Référent Loire-Atlantique/Pays de la Loire – Les Patriotes
Conseiller régional (non-inscrit) des Pays de la Loire
Il y a deux mois jour pour jour, à la suite de Florian Philippot, plusieurs d’entre nous quittions le Front National. Nous le fîmes avec dignité, car il n’était pas question de manquer d’égards à des personnes aux côtés desquelles nous avions livré de bien beaux combats et avec lesquelles nous avions parfois noué des liens d’amitié véritable. De surcroît, avions nous pleinement adhéré à la ligne que portaient en tandem Marine Le Pen et Florian Philippot, et il était inconcevable de renier cette adhésion.
Nous faisant fort de toujours nous situer au seul niveau de l’analyse politique, nous nous sommes soigneusement gardés de toute riposte et, a fortiori, de toute attaque à l’égard de quiconque, et n’avons nullement cherché à organiser une « scission », chacun étant libre de faire le choix de rejoindre à son tour Les Patriotes. C’est par ailleurs une règle de base qu’on ne peut qu’observer pour peu qu’on place les intérêts supérieurs de la France au-delà de ses propres affects : on n’injurie pas l’avenir, car nul ne sait précisément par quelles coopérations et alliances futures passera la composition du pôle patriote majoritaire, à laquelle nous œuvrons.
C’est donc dans un esprit de hauteur que j’ai fermé les yeux sur les quelques accusations et calomnies qui ont circulé au sein de l’organisation que je dirigeais encore il y a peu — il est monnaie courante de dénigrer les chefs, surtout lorsqu’ils ne le sont plus — ; que je n’ai pas exercé de droit de réponse concernant le fait, relayé par Ouest-France, que je serais parti avec « deux adhérents », renonçant même à la rubrique « L’ex-frontiste de la semaine » que j’avais envisagée un temps — gardons-nous de toute provocation — ; et que je n’ai pas personnellement répondu à l’allégation diffamatoire d’un obscur responsable vendéen — mais je m’en serais aussi voulu d’attirer vers lui un peu de lumière —, selon laquelle j’aurais menti sur ma présence à la commémoration nantaise du 11 novembre, alors que bien évidemment j’y participais en tant qu’officiel, comme peuvent en témoigner d’autres officiels, au nombre desquels la préfète, la 2ème vice-présidente de la région, la maire de Nantes, deux députés… que j’ai à cette occasion républicainement salués.
Ces bassesses ne suscitent que mépris de notre part, nous qui voulons au contraire redonner de la hauteur à la politique, d’autant que nous avons bel et bien tourné la page du Front, dont les évolutions les plus récentes confirment, et de façon croissante, les raisons qui nous ont conduit à le quitter, au point même de nous surprendre — comme le disait Florian Philippot, hier sur TV5, nous ne pensions pas que le processus engagé dès le mois de mai irait aussi vite.
Comme de très nombreux militants le savent, et jusqu’à des membres du bureau politique, où j’ai conservé quelques amitiés, comme nous savions parfaitement pouvoir nous y attendre, le FN ne sait plus où il va : il a en tout cas bel et bien déserté le terrain social, jusqu’à s’être montré totalement inaudible sur la loi travail, préférant se mobiliser pour la croix en surplomb d’un monument ; sur la nécessité de recouvrer notre souveraineté monétaire, dont dépend notre souveraineté tout court, il s’en tire désormais, en prônant par ailleurs l’ « euroréformisme », par un sidérant « on va voir » ; et, après avoir dénoncé avec raison l’imposture qu’il représente, va même jusqu’à proposer une alliance à l’européiste ultralibéral Laurent Wauquiez…
La page est donc d’autant plus tournée que, deux mois après notre départ, l’évidence selon laquelle nous n’aurions pu continuer à l’écrire s’est faite encore plus irrécusable. Et nous avions d’ailleurs le devoir de la tourner au plus vite, dans le but de rassembler très au-delà des seuls anciens frontistes, en donnant corps au positionnement par-delà la gauche et la droite, à la pertinence duquel beaucoup d’entre nous avons toujours cru — j’ai coutume de dire qu’en politique, c’est le CNR, qui rassembla de la gauche communiste à la droite monarchiste pour sauver la France, qui constitue ma véritable étoile polaire —, et qui est devenu depuis, suite à la très profonde recomposition mise en lumière comme jamais auparavant lors des derniers scrutins, le seul positionnement pensable et viable.
Notre toute jeune section Les Patriotes de Loire-Atlantique a fait, dès son origine, la démonstration de la dynamique qu’un tel positionnement, enfin libéré du mirage stérile d’une prétendue « union des droites », ne peut qu’impulser : plusieurs patriotes de gauche, à commencer par notre référent départemental adjoint, nous ont d’ores et déjà rejoint, y compris en provenance de La France Insoumise. Gageons que le processus ne fera que s’amplifier à mesure que les contradictions auxquelles sont inévitablement confrontés les souverainistes de gauche perdus dans ce mouvement leur apparaîtront : le député Quatennens appelait encore aujourd’hui à la régularisation de tous les « sans-papiers » travaillant en France… qui peut longtemps méconnaître qu’en alimentant plus d’immigration clandestine encore, ce serait au bénéfice principal du grand patronat, et au détriment inévitable des intérêts sociaux de nos compatriotes ?…
Nous avons donc vocation à réunir le plus largement, en ayant l’immense avantage de la cohérence dans les convictions inébranlables qui sont les nôtres, tout ce qui, depuis tant et tant d’années a fait si cruellement défaut aux vieux partis traditionnels et les a entaché de discrédit, en somme. Et nous ne doutons que l’idée très haute que nous nous faisons de la politique, aura pour effet de redonner à nombre de Français le sens de la participation à la vie démocratique de notre pays, en les conduisant en particulier à retrouver le chemin des urnes.
Ni de gauche, ni de droite, patriotes avant tout et indéfectiblement, portant une parole résolument moderne et le regard vers l’avenir, c’est tous les Français de cœur que nous avons vocation à rassembler, et cela, bien sûr, dans une perspective majoritaire.
La construction du grand pôle majoritaire à laquelle nous nous sommes attelés requiert de la hauteur — de vue comme d’attitude — et du travail, du type même de celui qu’en Loire-Atlantique, par exemple, nous nous employons à fournir en vue de la structuration, de l’implantation et de la visibilité de notre mouvement. Et je le dis sans détour, je suis fier de l’investissement dont font preuve les équipes que nous avons déjà constituées !
Poursuivons, avec vous tous, dans cette voie, c’est quelque chose de grand, de haut, que nous avons commencé à construire !